Edito n°1210 : Organisation

Alors que le texte de loi qui rend la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour les soignants et pour les salariés des structures de santé a été voté au Conseil national le 14 septembre 2021, désormais, tout le monde a les yeux rivés sur la date du 30 octobre 2021. En effet, c’est à cette date que l’obligation vaccinale s’appliquera à Monaco. Voilà pourquoi, cette semaine, la rédaction de Monaco Hebdo a décidé d’aller à la rencontre des responsables des principales structures de santé de la principauté. Si la tonalité est globalement positive et volontariste, on sent tout de même, en creux, quelques inquiétudes. D’ailleurs, aucun scénario n’est écarté. Alors que Monaco Hebdo bouclait ce numéro le 21 septembre 2021, la directrice du centre hospitalier princesse Grace (CHPG), Benoîte de Sevelinges, nous confiait qu’elle n’écartait pas totalement la paralysie éventuelle de certains services : « C’est toujours possible, dans la mesure où certains services sont normés. Par exemple, en termes de sécurité incendie, nous devons avoir tant d’agents sur place pendant une certaine période. C’est pareil pour la réanimation. Nous avons besoin de tant d’infirmières pour tant de malades. Si nous nous retrouvons, dans ces services, avec des agents qui refusent la vaccination, cela peut effectivement troubler le fonctionnement et perturber l’organisation des services. » Ce qui n’empêche pas Benoîte de Sevelinges de rester optimiste et de penser que les déprogrammations d’opérations chirurgicales pourront être évitées au CHPG. Même ambiance du côté de Guy Nervo, président délégué du centre cardio-thoracique de Monaco, qui reste néanmoins, lui aussi, prudent et soucieux : « Nous avons bien sûr la crainte d’une paralysie de nos services, qu’ils soient d’hospitalisation, de réanimation, des plateaux techniques, mais aussi logistiques, comme les secrétariats ou la cuisine. » Quant au directeur général de l’Institut Monégasque de Médecine du Sport (IM2S), Gérard Luccio, il s’organise pour faire face à plus d’une dizaine de départs, ou de cas incertains : « À ce jour, quatre agents nous ont opposé un refus ferme. Il s’agit de personnels qui participent aux soins. Un autre agent est en attente de confirmation de sa contre-indication médicale. Cinq autres nous ont indiqué qu’ils allaient se faire vacciner avec une première dose avant le 30 octobre 2021, mais cela reste à confirmer. Ensuite, un collaborateur est en partance parce qu’il a un projet professionnel autre. Enfin, deux personnels se trouvent actuellement en absence pour longue durée. » Alors qu’il reste encore un peu plus d’un mois avant la mise en application de l’obligation vaccinale, le temps est désormais à l’organisation des services. Avant un premier point d’étape, le 30 octobre 2021.