mardi 23 avril 2024
AccueilActualitésJudiciairePlante stupéfiante : le datura

Plante stupéfiante : le datura

Publié le

Après l’audience du tribunal correctionnel du 15 juin dernier, on ne regardera plus comme avant la jolie plante qui trône dans son jardin : le datura. On peut en avoir un usage toxique pour des jeux pervers.

Affaire sordide et inquiétante que celle du “datura”. Les faits : en octobre 2008, Didier O., 32 ans, surnommé “Panoramix” par ses connaissances, participe à deux soirées, à Monaco. Une jeune fille et un jeune garçon, tous deux mineurs, y sont drogués avec une décoction de datura et restent sans conscience pendant plusieurs heures. Que s’est-il passé pendant ce temps-là ? Les jeunes gens ne le sauront jamais car Didier O., suspecté de les avoir empoisonnés, ne s’est pas présenté à l’audience, et ce alors que le procès avait déjà été reporté à cause de son absence. Sans compter que les examens médicaux effectués par la jeune fille quelques jours après la soirée n’ont pas permis de déterminer si elle avait subi des abus sexuels. Seule certitude : les effets secondaires de cet empoisonnement (état comateux, bouffées d’angoisse, pensées délirantes) n’ont disparu que quelques jours plus tard pour les deux victimes.

18 mois de prison ferme requis

La jeune fille a même subi une véritable campagne d’intimidation de la part de son agresseur, déjà maintes fois condamné, notamment pour violences sur son ex-concubine. Elle a dû déménager. Et malgré une prise en charge médico-psychologique, sa vie a basculé dans la douleur et le traumatisme : elle n’a pas perdu que quelques heures ce jour-là, sa vie a été entièrement laminée. Les avocats l’affirment : « Il a volé l’essentiel, il a volé la mémoire », plaide Maître Giorgio, au nom du jeune garçon. « C’est une affaire qui me terrifie, et à plus d’un titre », enchaîne Maitre Lorenzi Martarello, qui représente la jeune fille. Avant de demander des dommages et intérêts pour le préjudice subi par leurs clients : 20 000 euros pour la jeune femme ; 5 000 euros pour le garçon. Comme arguments de défense, Maitre Bergonzi soulève, lui, un moyen de nullité qui sera examiné avec le fond de l’affaire. Et surtout, il s’étend sur la lâcheté et la bêtise de son client. Alors que le procureur a requis 18 mois de prison ferme avec mandat d’arrêt, l’avocat de la défense demande la relaxe. Délibéré au 6 juillet prochain.
La datura, autrement appelée « plante du diable » est désormais fortement utilisée dans les soirées à des fins “récréatives” ou en remplacement du GHB, la fameuse drogue du violeur. Une plante très dangereuse puisque depuis 2002, le centre anti-poisons de Marseille recense 112 cas d’intoxications dans la région PACA.

Alcool au volant…
C.P., quadragénaire monégasque, ne semble pas affectée par le délit qu’on lui reproche : une conduite sous l’empire d’un état alcoolique. Et pourtant son passé judiciaire ne plaide pas en sa faveur, loin s’en faut. Elle a déjà été condamnée en France, en 2004, pour le même délit à de la prison avec sursis, une amende et une interdiction de permis de 5 mois. Pire encore, elle est l’automobiliste qui a renversé, le 2 mai dernier, un cycliste italien à Roquebrune Cap Martin et qui a pris la fuite, le laissant dans un état grave. En février dernier, c’est après un pot de départ à son travail qu’elle percute un scooter sur le territoire de la Principauté et ne s’arrête pas, arguant du fait qu’elle « ne s’est aperçue de rien » ; stoppée par sa victime Place d’Armes, elle est appréhendée et s’avère avoir 2,26 mg d’alcool/litre de sang. Le tribunal l’a condamnée à un mois d’emprisonnement ferme avec une peine fractionnée : elle sera incarcérée 4 week-end d’affilée pendant un mois. Une peine qui pèsera certainement lors de son prochain procès, pour l’affaire de Roquebrune, au tribunal correctionnel de Nice qui l’a d’ores et déjà placée sous contrôle judiciaire et interdite de conduite sur le sol français ; jugement en France le 5 juillet prochain.