mercredi 24 avril 2024
AccueilActualitésJudiciaireL'Europe pour les enfants progresse

L’Europe pour les enfants progresse

Publié le

Droit-des-enfants
© Photo Claudia Albukerque

Le projet a pris définitivement racine en Principauté, les 20 et 21 novembre derniers à l’occasion d’une conférence du Conseil de l’Europe sur le sujet.

«Construire une Europe pour et avec les enfants ». Dimanche dernier, cela faisait cinq ans que ce programme avait été lancé par le Conseil de l’Europe à Monaco. Pour faire le bilan du premier quinquennat, l’institution et ses partenaires s’étaient à nouveau réunis en principauté. Il s’agissait de mesurer les progrès effectués dans la protection des droits de l’enfant et de définir la stratégie à adopter dans ce domaine, de 2012 à 2015, par le Conseil de l’Europe. Et des progrès, il y en a eu à l’image des campagnes de sensibilisation lancées à travers les Etats-membres de l’institution. Comme « Un sur Cinq », visible depuis l’an dernier. Elle relate qu’un enfant sur cinq en Europe serait victime de violences sexuelles. Cette campagne sera diffusée dans les établissements scolaires monégasques. Durant la conférence, différentes problématiques, dont la protection des données avec les nouvelles technologies (réseaux sociaux, photos et vidéos en ligne) ont été abordées à l’occasion de tables rondes. « L’action du Conseil de l’Europe en matière des droits de l’enfant est ambitieuse et innovante. En effet, notre organisation régionale joue un véritable rôle de précurseur par ses instruments juridiques et son mécanisme judiciaire. Les orateurs ont insisté tout au long de nos travaux sur la nécessité de mettre en œuvre les conventions existantes relatives aux droits de l’enfant et ont encouragé au renforcement des mécanismes de suivi », a indiqué, dans son discours de clôture, la princesse Caroline de Hanovre. La sœur aînée du prince Albert II a été nommée ambassadrice des droits de l’enfant. « Il faut que les enfants aient connaissance de leurs droits et de leur capacité à agir. Et pour ne pas décevoir ceux qui ont courageusement décidé de dénoncer les maltraitances dont ils sont victimes, les services de police et de justice doivent agir avec efficacité. En ce sens, toutes les nouvelles dispositions prises par la Cour européenne des droits de l’Homme pour accorder la priorité aux affaires traitant de mineurs doivent être saluées », a également déclaré la présidente de l’Association mondiale des amis de l’enfance (AMADE).

Monaco armé

A Monaco, deux textes législatifs sont allés dans le sens de l’Europe voulue pour les enfants par le Conseil de l’Europe. Le premier a été voté le 26 décembre 2007. Il visait au renforcement de la répression des crimes et délits contre l’enfant. Le second date du 20 juillet 2011. Cette loi encadre la prévention et la répression des violences particulières, instaurant une protection renforcée des femmes, enfants ou personnes présentant un handicap. La Principauté ne s’arrêtera pas là puisqu’il est prévu qu’elle ratifie prochainement la convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, signée par 43 des 47 Etats-membres à Lanzarote (Espagne) en 2007.
Monaco peut également compter sur l’organisation Action Innocence Monaco, qui lutte pour préserver la dignité et l’intégrité des enfants sur Internet. « Chaque enfant que nous sauvons, chaque crime contre un mineur que nous prévenons, c’est un adulte que nous construisons. Et cet adulte sera ensuite parent et pourra transmettre les valeurs qu’il a apprises […] Il nous appartient de saisir chaque main tendue par un enfant », a conclu la princesse Caroline de Hanovre.