L’affaire Rybolovlev-Bouvier classée par la justice suisse

« Le Ministère public a annoncé aux parties son intention de classer la procédure. » C’est ainsi que les autorités judiciaires genevoises ont confirmé à l’AFP une information donnée par le quotidien suisse Le Temps. Le marchand d’art suisse, Yves Bouvier, qui avait été accusé d’escroquerie par le milliardaire russe et président de l’AS Monaco, Dmitri Rybolovlev, a toujours nié. Il a répété avoir pu faire des plus-values de façon parfaitement légale, en achetant, puis en revendant des œuvres d’art. Les transactions portaient notamment sur des toiles de maître, comme Henri Matisse (1869-1954), Pablo Picasso (1881-1973) ou Vincent Van Gogh (1853-1890), par exemple. Mais aussi sur le fameux Salvator Mundi (vers 1 500) de Léonard de Vinci (1452-1519), qui a depuis été vendu 450 millions de dollars. La plainte déposée à Monaco portait sur trois ventes, qui concernaient un tableau de Leonard de Vinci, un autre de Paul Gauguin (1848-1903), et un dernier de Mark Rothko (1903-1970). En Suisse, Dmitri Rybolovlev avait porté plainte pour d’autres transactions, qui relevaient, selon lui, d’escroquerie, d’abus de confiance et de blanchiment d’argent. Cette décision suisse intervient après l’annulation du volet monégasque de cette affaire. En effet, le 12 décembre 2019, la chambre du conseil de la cour d’appel de Monaco avait annulé l’ensemble de la procédure pour escroquerie lancée par Rybolovlev contre Bouvier. La cour d’appel avait alors fondé sa décision en évoquant des « échanges occultes » et une « entente parfaitement contraire à l’indépendance et la neutralité devant présider aux investigations ». Des échanges entre les avocats du président de l’AS Monaco, le procureur général de l’époque et les enquêteurs avaient alors été mis en avant.