La princesse Caroline de Monaco se positionne sur la question migratoire

« Est-ce la banalisation des naufrages et la déshumanisation de la société qui s’en suit que nous voulons ? ». La princesse Caroline a pris position sur la question migratoire, à l’occasion des célébrations de la journée de la Méditerranée et d’un colloque sur l’emploi des jeunes et des femmes, lundi 28 novembre 2022, au musée océanographique. Dans l’espoir d’une vie meilleure, plus de deux millions de réfugiés et migrants ont traversé la Méditerranée ces huit dernières années : « Entre 2014 et 2021, selon le Haut Commissariat aux réfugiés, plus de 20 000 personnes, dont un millier d’enfants y ont perdu la vie, souvent dans l’indifférence. Combien de drames devons-nous encore déplorer sur les routes migratoires ? Selon l’Unicef, 77 % de ces enfants ont été victimes d’abus. Les associations comme S.O.S. Méditerranée font un travail humanitaire et doivent être soutenues plutôt que soupçonnées », a rappelé la princesse Caroline lors de son discours. « Ne pas laisser des êtres humains mourir en mer est un préalable à toute réforme de la politique sur l’immigration […], le respect des principes démocratiques, de nos valeurs fondamentales et de l’Etat de droit, vaut aussi pour les questions migratoires. » La princesse de Hanovre rappelle également que, sous l’impulsion de son frère, le prince Albert II, le gouvernement soutient financièrement différents programmes en faveur des déplacés et des réfugiés, que ce soit à travers l’ONU, le Conseil de l’Europe, ou encore l’OSCE. « Les partenariats avec la société civile ne sont pas en reste. Je citerai en exemple la collaboration renforcée de la principauté avec la communauté de Sant’Egidio en Italie. Cette ONG, engagée dans la lutte contre la pauvreté et le travail pour la paix, a établi des corridors humanitaires pour accueillir en Europe les plus vulnérables. » L’association des Amis de l’Enfance, que la princesse préside, se mobilise aussi, en agissant en faveur des mineurs migrants non accompagnés. « Face aux causes multiples de ces migrations, dont l’une d’entre elles est sans nul doute l’absence de travail, l’importance d’une stratégie mondiale en faveur de l’emploi des jeunes et des femmes prend tout son sens. L’Objectif de Développement Durable n° 8 de l’agenda des Nations Unies nous rappelle que l’emploi décent et de qualité est la condition sine qua non à tout développement économique partagé et durable. Pour autant, cet objectif reste intimement lié à la mise en œuvre de politiques respectueuses des droits fondamentaux. » Ainsi, pour « créer un environnement favorable à l’emploi des jeunes et des femmes dans notre région, nous devons relever les défis de la stabilité, de l’intégration et du développement durable », a conclu la princesse.