mercredi 24 avril 2024
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Guerre en Ukraine : « Il n’y a pas de “dépendance” de l’économie monégasque envers la Russie »

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Alors qu’une série de sanctions économiques et financières ont été décidées par les pays occidentaux contre la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine, quel sera l’impact pour Monaco ? Le gouvernement monégasque, représenté par son ministre d’État, Pierre Dartout, a répondu aux questions de Monaco Hebdo.

Quel est le chiffre d’affaires annuel moyen des échanges commerciaux avec la Russie pour Monaco ?

En 2021, le volume global des échanges avec la Russie est estimé à 6,3 millions d’euros.

Quels sont les chiffres pour l’export ?

En 2021, le montant des exportations vers la Russie est de 5,1 millions d’euros, soit 0,44 % du total des exportations de Monaco.

Et l’import ?

En 2021, le montant des importations depuis la Russie est de 1,2 million d’euros, soit 0,07 % du total des importations de Monaco.

Combien de groupes ou d’entreprises monégasques sont présents en Russie, et lesquels sont les plus exposés économiquement ?

Environ une petite dizaine d’entreprises commercent, ou ont des activités en Russie. Cela concerne différents secteurs, allant du négoce en produits industriels, au conseil et service aux entreprises, ou encore en ingénierie dans l’industrie pétrochimique.

Comment jugez-vous la dépendance de Monaco à la Russie ?

Les échanges économiques avec la Russie étant très limités, il n’y a pas de « dépendance » de l’économie monégasque envers ce pays. Toutefois, le conflit ukrainien peut impacter plus directement certains acteurs économiques. Il pourrait aussi y avoir un ralentissement de l’économie européenne, notamment en matière de tourisme, qui pourrait être ressenti à Monaco. Il conviendra également de surveiller la répercussion des évolutions du prix des énergies, pétrole et gaz, qui pourraient impacter notre économie.

Les sanctions économiques décidées contre la Russie auront-elles nécessairement des effets collatéraux pour Monaco ?

Il se pourrait que certains résidents se retrouvent sur les listes des personnes devant faire l’objet d’une mesure de gel des fonds établies par le Conseil de l’Union européenne (UE). Dans ce cas, les autorités monégasques appliqueraient les sanctions économiques, comme elles s’y sont engagées auprès des instances internationales.

« Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact réel sur les entreprises. Comme pour toutes les crises, le gouvernement princier sera attentif et à l’écoute des acteurs qui pourraient éprouver des difficultés »

Le gouvernement doit-il apporter son soutien aux entreprises monégasques les plus impactées ?

Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact réel sur les entreprises. Comme pour toutes les crises, le gouvernement princier sera attentif et à l’écoute des acteurs qui pourraient éprouver des difficultés.

Société générale, à travers sa filiale Rosbank, est exposée à la dette russe : cette banque étant présente à Monaco, quelles pourraient être les répercussions locales ?

Il n’appartient pas au gouvernement de s’exprimer sur la situation d’une entreprise privée.

Hydrocarbures, gaz, énergies, grande distribution et agroalimentaire : quelles pourraient être les conséquences du conflit en Ukraine sur ces secteurs pour Monaco ?

Il est évident qu’une hausse des cours mondiaux de l’énergie, ou des matières premières, se répercutera sur les consommateurs partout dans le monde, et donc aussi à Monaco. Mais, une fois encore, il est encore un peu trop tôt pour définir l’impact réel, sachant qu’il y a toujours une période de lissage entre les cours affichés sur les marchés internationaux et le prix de l’énergie sur la facture du consommateur.

Depuis le 2 mars 2022, sept banques russes  (1) sont exclues du système financier international Swift : quelles sont les conséquences pour Monaco ?

Par définition, en bannissant les banques russes du système Swift, on bloque ainsi toutes les importations et exportations avec la Russie, sauf dans le secteur de l’énergie. Pour les raisons déjà rappelées ci-dessus, les conséquences ne pourraient qu’être limitées.

1) Il s’agit de Bank Otkritie, Novikombank, Promsvyazbank, Bank Rossiya, Sovcombank, Vnesheconombank (VEB), et VTB Bank. Gazprom et Serbank ont été épargnés, en raison de la forte dépendance de plusieurs Etats européens au gaz russe.