vendredi 29 mars 2024
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Guerre en Ukraine : Moscou remboursera les pays « hostiles », dont Monaco, en roubles

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Suite à un décret présidentiel du 4 mars 2022, la Russie a dressé une liste de pays « hostiles », dont Monaco fait partie, qui seront désormais remboursés en roubles. Tous les pays de l’Union européenne (UE) ont été inclus dans cette liste, mais aussi les États-Unis, la Corée du Sud, le Japon, la Suisse, le Canada, le Royaume-Uni et l’Australie. Dans la pratique, les particuliers et les entreprises russes pourront payer leurs dettes à leurs créanciers étrangers en roubles, une monnaie qui a perdu 45 % de sa valeur depuis janvier 2022. Pour cela, les banques russes pourront mettre en place un compte spécial en roubles au nom du créancier étranger. Ce compte permettra d’effectuer des paiements dans la monnaie russe, au taux de change du jour de la banque centrale. Si cette décision est temporaire, elle concerne les paiements de plus de 10 millions de roubles par mois, en équivalent à la devise étrangère. Alors que la Russie a été touchée par une série de sanctions économiques décidées par de nombreux pays occidentaux, Moscou a donc décidé de contre-attaquer sur ce terrain-là. Suite à ces sanctions, le rouble a dévissé, alors que le gel d’une partie des fonds russes à l’étranger ne permet plus à la banque centrale de venir au soutien du rouble. « La question juridique dépend de la manière dont sont rédigés les contrats. S’il s’agit d’un contrat d’emprunts en devises étrangères pour la Russie, qui est en euros par exemple, la Russie se retrouve alors en rupture de son contrat. Elle est donc en situation de défaut. C’est un défaut en mode mineur, puisque les Russes continuent de payer quelque chose. Mais ils n’honorent pas leur contrat », explique Nicolas Véron, économiste du centre de réflexion européen Bruegel et au Peterson Institute de Washington. Face à une pénurie aigüe de devises étrangères, la Russie fait le maximum pour engranger des monnaies étrangères. « Ce qu’elle fait principalement avec les ventes d’hydrocarbure. Et, pour ne pas laisser ces monnaies étrangères quitter la Russie, elle préfère payer en roubles, plutôt qu’en dollars, ajoute Nicolas Véron. Mais aujourd’hui, le centre du débat s’est vraiment déplacé sur les achats de gaz pour l’Europe et d’hydrocarbure, avec notamment la décision des Américains de cesser d’acheter du pétrole russe. Et puis, évidemment, il y a les aspects militaires, y compris la fourniture de matériels militaires à l’Ukraine. »