mardi 19 mars 2024
AccueilActualitésInternationalGIEC : l’urgence climatique est plus que jamais là

GIEC : l’urgence climatique est plus que jamais là

Publié le

Lundi 20 mars 2023, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu public un rapport de synthèse qui porte sur huit années de travaux. Il confirme, une fois encore, que la planète a besoin d’une action globale, massive, et rapide en sa faveur, afin de contrecarrer le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine.

« La bombe à retardement climatique poursuit son compte à rebours, mais ce rapport est un guide pratique pour la désamorcer, un guide de survie pour l’humanité », a jugé le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres. Entre 2011 et 2020, la température a augmenté de 1,09 °C par rapport aux relevés réalisés pendant l’ère préindustrielle, c’est-à-dire entre 1850 et 1900. La conséquence : «Des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses, qui se traduisent par une augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles», indiquent les experts du GIEC. Et ça n’est pas fini, car, pour la période 2030-2035, la hausse des températures devrait atteindre 1,5 °C. On se souvient que l’objectif poursuivi par l’accord de Paris, signé par 195 pays, était de contenir cette hausse en dessous de 2 °C, et même de rester à 1,5 °C. Dans la synthèse destinée aux décideurs, Friederike Otto, co-autrice, prévoit que «les années les plus chaudes que nous avons vécues jusqu’à présent seront parmi les plus fraîches d’ici une génération». A cause de phénomènes climatiques extrêmes, le manque d’eau et de nourriture concerne déjà entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes, essentiellement en Afrique, en Asie, en Arctique, en Amérique du Sud et centrale. «Ceux qui ont le moins contribué au changement climatique sont affectés de manière disproportionnée», rappelle Aditi Mukherji, l’un des 93 auteurs de ce rapport, cité par Les Echos.

Si les scientifiques soulignent que les effets du réchauffement climatique sont plus lourds que prévus, ils estiment aussi que nous avons les moyens nécessaires pour apporter la bonne réponse à ce problème. Le secrétaire général de l’ONU a demandé aux pays riches de ramener leurs objectifs de neutralité carbone le plus près possible de 2040, au lieu de 2050. Pour parvenir à maintenir le réchauffement climatique sous 1,5 ou 2 °C, il faudra des investissements financiers « trois à six fois plus élevés » estiment aussi ces experts. Mais «les bénéfices économiques et sociaux d’une limitation du réchauffement climatique à 2 °C dépassent le coût des mesures à mettre en place», indiquent les auteur de ce rapport, cités par Les Echos. « De 2010 à 2019, les coûts ont diminué durablement pour l’énergie solaire (85 %), éolienne (55 %) et les batteries au lithium (85 %) », soulignent-ils, tout en rappelant que ces efforts seront également bénéfiques pour la qualité de l’air et de la santé. Même si, dans l’immédiat, «les actions impliquent des investissements de départ élevés et des changements potentiellement radicaux». Les dix ans à venir s’annoncent d’une importance capitale. En effet, pour contenir le réchauffement à +1,5 °C, il faudrait parvenir à faire baisser de 48 % nos émissions de CO2 d’ici 2030, par rapport à 2019.