Edito n°1179 : Horribilis

Annus horribilis [« année horrible » en latin — NDLR]. C’est à peu près comme ça que l’on peut résumer 2020. À l’heure où l’équipe de Monaco Hebdo boucle ce dernier numéro de l’année, on ne voit pas vraiment comment qualifier autrement 2020, qui marquera sans doute l’histoire, et pas dans le bon sens. Il suffit de jeter un coup d’œil à la rétro que nous vous avons préparée dans ce numéro pour avoir une idée de l’étendue des dégâts. Depuis février 2020, la pandémie de Covid-19 a tout emporté sur son passage. Alors que Monaco Hebdo bouclait ce numéro le 22 décembre 2020, cette épidémie avait causé la mort de plus de 1,7 million de personnes dans le monde, dont plus de 60 000 en France et 4 à Monaco. Au total, on avait dépassé les 77 millions de personnes infectées, dont près de 2,5 millions en France et 742 à Monaco. Dans ces chiffres, il faut aussi prendre en considération les cas qui débouchent sur des séquelles, notamment pulmonaires, mais qui restent heureusement limitées. Dans une majeure partie des cas, elles disparaissent après quelques semaines ou quelques mois. Pourtant, il n’y a aucune raison de se réjouir. La fin de l’année 2020 n’est pas meilleure que le début. En effet, un variant du SARS-CoV-2 a été observé au Royaume-Uni, provoquant le reconfinement d’une partie de l’Angleterre, suite à une hausse accélérée des cas de contamination. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a révélé que des analyses montraient une transmission « 70 % plus importante », sans expliquer comment ce chiffre avait été calculé. De son côté, la communauté scientifique est plus prudente et attend des examens complémentaires avant de se prononcer. Le 21 décembre 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que ce nouveau virus n’était pas « hors de contrôle », contredisant ainsi le ministre de la santé, Matt Hancock. Pour le moment, rien n’indique que ce variant du SARS-CoV-2 est plus dangereux, ou que les vaccins ne seront pas efficaces face à lui. En revanche, il faudra peut-être adapter les tests PCR, qui pourraient ne pas être capables de détecter à 100 % ce variant. Dans ce contexte, le changement d’année se fera dans la continuité de 2020, et 2021 sera forcément très marquée par la lutte contre cette pandémie. Monaco devra faire face et se montrer résilient, tant sur le plan de la santé, que sur le volet économique d’une crise qui provoque une casse sociale dont personne ne peut encore mesurer l’ampleur avec exactitude. Pour éviter que, fin 2021, on parle encore d’annus horribilis.

Toute l’équipe de Monaco Hebdo se joint à moi pour vous souhaiter d’excellentes fêtes de fin d’année. Retrouvez Monaco Hebdo n° 1180 en kiosques jeudi 14 janvier 2021.