Edito n°1262 : COP

Depuis le 6 novembre 2022 et jusqu’au 18 novembre 2022, la 27ème conférence mondiale sur le climat, la COP 27, se tient à Charm El-Cheikh, en Egypte. Plus que jamais l’urgence climatique se fait sentir, et les nouvelles ne sont toujours pas bonnes. Sécheresse en Afrique, inondations au Pakistan, canicule en Europe et en Chine… Les signaux sont là, sous nos yeux. Mais, en parallèle, d’autres crises ont accaparé les médias ces derniers mois. Les crises énergétique et alimentaire, ainsi que l’inflation, sont venues monopoliser l’attention du grand public, comme des dirigeants politiques. Alors que l’impact de la crise sanitaire lié à la pandémie de Covid-19 se fait encore sentir, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et la guerre qui s’en est suivie, a fait imploser les échanges entre les différents pays du globe. Pour faire face à l’hiver 2022-2023, ce sont les énergies fossiles qui sont sollicitées, notamment le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL), ce qui constitue un retour en arrière conséquent pour la santé de notre planète. Au vu de la situation internationale, certains observateurs craignent de voir baisser les financements engagés pour soutenir les efforts climatiques. Dans un tel contexte, la COP 27 réunit 40 000 participants venus de 196 pays, mais on ne sait pas très bien quoi en attendre. Renforcer la lutte contre le réchauffement climatique, ou, plus modestement, éviter que les lignes ne s’effritent, et que ce combat n’enregistre une démobilisation des différents pays ? Autre questionnement : le cas de l’Afrique qui a été évoqué lors des premiers débats. Les 54 pays de ce continent représentent 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais ils en subissent très violemment et très directement les conséquences. Ce sujet reste donc très sensible. En 2009, les pays développés ont promis de verser 100 milliards de dollars par an dès 2020 pour soutenir les pays en voie de développement dans leur combat contre le réchauffement climatique. Mais seulement 83 milliards de dollars ont été versés, au mieux, en 2020. Un nouvel objectif global de financement sera discuté à Charm El-Cheikh, pour prendre la suite de ces 100 milliards de dollars. Il prendra effet à partir de 2025. Comme un écho à cette COP 27, les Explorations de Monaco ont repris [à ce sujet, lire l’interview de Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique de Monaco et administrateur délégué des Explorations de Monaco publiée dans ce numéro de Monaco Hebdo – NDLR]. Jusqu’au 27 novembre 2022, une grande mission scientifique se déroule dans l’océan Indien, et Robert Calcagno entend bien continuer le lobbying scientifique poussé par l’État monégasque : « Au fur et à mesure de la publication de ces résultats scientifiques, nous poursuivrons leur exploitation politique, puisque nous continuerons à avoir des échanges avec les gouvernements locaux, régionaux, internationaux, et même des échanges multilatéraux. » À son niveau, Monaco va donc continuer de s’engager. Beaucoup d’experts en sont convaincus : tout ne se jouera pas lors de cette COP 27. Il faudra suivre attentivement le G20, en Indonésie les 15 et 16 novembre 2022. Quarante-huit heures après la fin de la COP 27, la question des engagements pris en novembre 2021 à Glasgow à l’occasion de la COP 26, pourrait refaire surface. Et notamment la baisse progressive du recours au charbon et la multiplication des efforts pour contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici la fin du siècle. Ensuite, la prochaine étape se déroulera lors de la COP 28 à Dubaï (Emirats arabes unis) en 2023 : un premier bilan mondial des efforts climatiques des différents pays sera présenté. Pour l’instant, le pire est toujours à craindre.