Edito n°1252 : SPA

Depuis des années, c’est presque devenu un rituel. Avec l’été et les départs en vacances, les abandons d’animaux se multiplient. On se souvient du cri d’alarme lancé en France par la Société protectrice des animaux (SPA) en juillet 2021. Entre hausse des abandons et saturation de ses refuges, les chiffres communiqués étaient alarmants. Entre mai et juillet 2021, 8 392 animaux abandonnés avaient été recueillis par la SPA dans ses 62 refuges et maisons SPA. Ce chiffre représentait une hausse de 6 % par rapport à 2019, sur la même période. Les animaux les plus concernés, avec une hausse de 25 % en juin 2021 par rapport à juin 2019, étaient les chats et les nouveaux animaux de compagnie (NAC), notamment les furets, les reptiles, les poules… « Nous devons gérer les conséquences de la pandémie et les dérives du business de l’animal », avait lancé Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA, interrogé par l’AFP. Cet été 2022 n’échappe pas à la règle et, cette année encore, les abandons sont nombreux. Les refuges de la SPA sont toujours pleins. Près de 9 000 pensionnaires étaient recensés fin juillet 2022, soit 1 400 de plus qu’en juillet 2021. Dans le cadre de notre dossier spécial, nous sommes allés à la rencontre de celles et ceux qui se battent pour améliorer le bien-être animal. À commencer par la SPA l’Abri de Monaco, et son directeur, Pierre Verdino. En attendant la livraison d’un nouveau refuge, plus grand et plus fonctionnel à Saint-Martin-de-Peille, les quatre agents animaliers diplômés, et ce directeur, se démènent, avec un objectif prioritaire : l’adoption. « Nous avons changé nos méthodes pour nous consacrer pleinement aux adoptions, explique Pierre Verdino. Avant, la main d’œuvre était utilisée pour faire du ménage à répétition, et les agents n’étaient pas assez disponibles pour accueillir les gens au refuge. Aujourd’hui, les adoptions sont prioritaires. » Si les abandons restent une problématique prégnante, de l’autre côté de la chaîne, les ventes d’animaux se portent bien. Les NAC restent très populaires, comme nous l’a confirmé dans une interview Adeline Linsart, du centre hospitalier vétérinaire Saint-Martin, en Haute-Savoie, qui préside le Groupe d’études en nouveaux animaux de compagnie (GENAC). Si elle déplore que « l’animal objet » soit encore une réalité, elle invite chacun à réagir, et à mener une véritable réflexion en amont. Car c’est avant de ramener un animal chez soi qu’il faut se poser les bonnes questions. Non seulement en termes d’organisation, de matériel, de soins vétérinaires et de nourriture, mais aussi en termes de budget. Parce qu’avoir un animal à la maison implique une dépense récurrente qu’il faut s’engager à assumer pendant des années. Être conscient de cela, c’est éviter de devoir choisir entre financer ses vacances ou son animal. Et c’est aussi éviter de contribuer à remplir des SPA déjà saturées.