Edito n°1234 : Moment

Et si cette fois, c’était la bonne ? Dimanche 20 mars 2022, pour l’ouverture du championnat du monde de Formule 1 (F1), Ferrari a signé un doublé. Le Monégasque Charles Leclerc s’est imposé sur le circuit international de Sakhir, à l’occasion du Grand Prix de Bahreïn, suivi par son coéquipier, Carlos Sainz. L’attente a été longue. Cela faisait deux ans que Ferrari n’avait pas aligné la moindre victoire. C’était un doublé, et cela remonte au Grand Prix de Singapour, en 2019. Le directeur de la Gestione Sportiva de Ferrari, Mattia Binotto, peut donc avoir le sourire. Si la traversée du désert aura été longue, dans l’interview accordée à Monaco Hebdo en mai 2021, Charles Leclerc voyait venir le bout du tunnel : « En 2022, il y aura une belle opportunité, car les voitures changeront complètement. Donc c’est l’occasion pour Ferrari de faire quelque chose de bien. Surtout que cette nouvelle voiture restera pendant quatre ou cinq ans. Du coup, il sera important de réussir les bases de cette nouvelle voiture. ». Visiblement, les « bases » de la nouvelle Ferrari sont réussies, puisque seul Lewis Hamilton est parvenu à s’accrocher avec sa Mercedes, et à s’adjuger la troisième place du Grand Prix de Bahreïn. Comme l’explique le journaliste et commentateur de Canal+ Julien Fébreau, dans ce numéro, la nouvelle réglementation technique décidée à partir de la saison 2022 par la fédération internationale de l’automobile (FIA) change la donne. L’objectif est de limiter les écarts de performances entre Mercedes, Aston Martin Red Bull Racing, Ferrari et les autres écuries de F1, mais aussi d’assurer davantage de spectacle, et de faire baisser les dépenses. Ferrari a donc pris un excellent départ pour cette nouvelle saison, grâce notamment au talent de Charles Leclerc, qui pense très certainement déjà à la suite. Déjà, en mai 2018, dans un entretien à Monaco Hebdo, le pilote monégasque ne se cachait pas : « Je veux vraiment marquer les esprits en F1. Et pouvoir, un jour, me battre pour le championnat du monde. Donc j’essaie de voir plus loin ». Ce moment est peut-être arrivé. Après Louis Chiron (1899-1979) sur Maserati, qui avait terminé troisième du Grand Prix de Monaco le 21 mai 1950, Charles Leclerc est devenu en 2018 le deuxième pilote monégasque à marquer des points en F1. Et cette fois, il vise plus haut. Car le titre de champion de monde 2022 semble à portée de main.