En Ecosse, les négociations auront duré quinze jours. Elles auront même été prolongées de 24 heures supplémentaires pour tenter d’arracher un accord plus ambitieux. Lors de l’ouverture de ce sommet mondial sur le climat, le prince Albert II a milité en faveur de la protection des océans, rappelant leur poids dans la régulation du climat : ils absorbent en effet plus de 25 % des émissions de CO2, et 90 % du trop plein de chaleur provoqué par le réchauffement de la planète. Pourtant, à Glasgow, la COP26 s’est conclue par un texte qui a déçu beaucoup d’observateurs. Pour l’essentiel, une série de recommandations ont été adoptées, afin de limiter le réchauffement climatique. Et pas grand-chose de plus. Dans un tel contexte, tout le monde s’accorde à penser que le maintien du réchauffement de la planète à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle (1850-1900) est voué à l’échec. Pour le moment, le thermomètre affiche 1,09 °C. Selon les experts, il reste désormais moins de dix ans pour contenir le réchauffement à 1,5 °C. Mais, même si tous les pays respectent leur plan d’action pour 2030, le réchauffement devrait tout de même atteindre 2,7 °C d’ici la fin du siècle. Même si l’Inde respecte sa promesse de neutralité carbone pour 2070, la hausse sera alors de 2,1 °C, d’après l’ONU. Parmi les sujets de friction de cette COP26, l’aide financière promise par les pays riches, responsables de ce réchauffement climatique, aux pays pauvres, qui en subissent les impacts. Cent milliards de dollars par an ont été promis en 2009 pour, au plus tard 2020. En 2019, un peu moins de 80 milliards ont été injectés. L’ONU a estimé que les mesures d’adaptation pour les pays pauvres au réchauffement climatique seraient cinq à dix fois supérieurs à la somme prévue. La déclaration de Glasgow se limite à « noter avec un profond regret » que les pays riches n’ont pas tenu leur promesse des 100 milliards de dollars par an. Malgré tout, quelques points positifs surnagent. On note ainsi l’apparition, et c’est une première, des termes « énergies fossiles » dans une décision onusienne sur le climat. En revanche, aucune mesure drastique n’a été prise concernant ces énergies. Sans solution de repli, l’Inde a, par exemple, milité pour que le texte évoque une baisse de l’usage du charbon, et non pas son interdiction. Autre point positif : le lien entre la biodiversité et le climat a aussi été abordé. En tout cas, les grands dirigeants de la planète savent qu’ils ne pourront pas éternellement repousser à plus tard l’adoption de mesures plus ambitieuses. Car, désormais, la population est largement sensibilisée à la question de l’urgence climatique. Les COP27 et COP28, qui seront respectivement organisées en Egypte et aux Emirats arabes unis en 2022 et 2023, s’annoncent plus que jamais cruciales.